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XIXe et XXe siècle

11 février 2010

Cours n°1 Aux origines de l'industrialisation

On peut distinguer 4 facteurs principaux à l'origine de l'industrialisation, cependant ces facteurs ne forment pas une règle. Il est impossible de les isoler et d'essayer de mesurer quel facteur a agit le plus, ou le moins dans l'industrialisation : tous se combinent, se rejoignent, et son tour à tour ET facteurs ET conséquences des événements qui caractériseront ce début de XIXe siècle.


La transition démographique

Le XIXe est le siècle de la transition démographique. On l'enregistre à partir des années 1750, où 752 millions d'individus peuplaient la planète. C'est en 1900 qu'on enregistre plus du double : 1665 millions. 150 ans seulement...

On explique cette forte augmentation pas les meilleures conditions de vie (hygiène,vaccination de la variole par exemple), instruction des femmes, meilleures performances du système agricole. La baisse de la mortalité qu'on observe durant cette période est due ici à une meilleure espérance de vie. Cette constatation peut paraître absurde, mais il convient de garder à l'esprit qu'une meilleure espérance de vie n'est pas forcément la seule explication à une baisse de la mortalité.

Mais l'augmentation s'explique (surtout) aussi par le phénomène de transition démographique qui s'opèrent étapes.

transition_demographique
Étape 1 : C'est le schéma d'une société dite "traditionnelle", un fort taux de natalité accompagné d'un fort taux de mortalité.

Étape 2 : On assiste à la diminution très rapide du taux de mortalité. Or le taux de natalité reste lui, encore très élevé. On explique cette natalité au XIXe siècle par la vision restée traditionnelle des familles. Pourquoi une famille faisait-elle beaucoup d'enfant durant les siècles précédents ? Du fait justement de la forte mortalité infantile et des traditions religieuses ("croissez et multipliez").

Étape 3 : La baisse du taux de natalité s'opérant, le solde naturel (différence entre le taux de natalité et le taux de mortalité) baisse également.

Étape 4 : Ce schéma est cette fois attribuée à l'entrée dans une société démographique dite moderne.

Cette transition démographique va toucher l'Europe principalement, qui devient alors un continent très peuplé. Cette accroissement est une aubaine comme un problème. Aubaine pour les industriels qui trouve une masse pour engraisser leurs usines, problème pour les campagnes où on observe le phénomène d'exode rural. Aubaine car qui dit population plus importante dit marché plus grand, mais en théorie seulement, puisqu'il faut également prendre en compte le pouvoir d'achat de cette population : qui reste encore faible au début du XIXe siècle.

Cette augmentation fulgurante amènera certains économistes, comme Paul Bairoch, à décrire les effets réellement néfaste de cette "inflation démographique".

Source : chiffre d'après J-D Durand, Historical Estimates of World population 1974

La révolution agricole préalable

L'agriculture se modernise considérablement tout au long du XIXe siècle. Dans cette révolution (comme dans beaucoup d'autres domaines à cette époque) les Anglais sont pionners. On introduit de nouvelles plantes fourragères comme le trèfle, le navet... qui permettent de nourrir des troupeaux de bétail plus importants. De plus, qui dit plus de bouffe, dit plus de bœuf : or ces chères bêtes tirent les outils agricoles. Donc : quand y'a plus de bouffe y'a plus de bœuf et ... quand y'a plus de bœuf y'a plus de bouffe. On adopte également les engrais qui facilite la culture.

On parlait d'une avance anglaise, en effet ces chers british la joue moderne. En Angleterre, feu la jachère et abandon du système contraignant de l'assolement trienal ! Sus aux bétails qui peut brouter en toute liberté les récoltes des voisins ! On assiste à une clôturation des parcelles (qu'on appelle mouvement d'enclosure). Et tout cela dès les années 1780.

Pour beaucoup d'historien la révolution agricole est préalable à la révolution industrielle. Et en effet il est intéressant de voir que le pays qui, le premier, a su profiter des innovations de l'agriculture; sera le premier a engendrer sa révolution industrielle.

Pour des infos un peu plus sérieuses : F. de La Rochefoucauld-Linancourt, Mélanges sur l'Angleterre 1784, Lesourd Nouvelle histoire économique 1976. Et voir également la chronologie de l'agriculture.

Le progrès technique

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11 février 2010

Chronologie des sujets traités

L'agriculture et les innovations

1730 : Culture sans jachère, lord Townshend (GB)
1810 : batteuse à vapeur, Meickle (GB)
1825 : Charrue métallique, Deere (E-U)
1826 : Moissonneuse, Bell (GB)
1840 : Engrais chimiques, Liebig (All)
1870 : transport frigorifiques, Tellier (Fr)
1878 : Moissonneuse-lieuse, Appleby (E-U)


Lettres et Art

De 1815 à 1847

1819 : J. Maistre, Du Pape
1821 : St-Simon, Le système industriel
1822 : Fourier, Traité de l'association domestique agricole
1824 : St Simon, Le catéchisme des industriels
1840 : Proudhon, Qu'est ce que la propriété ?
         Cabet, Voyage en Icarie
1846 : Proudhon, Systèmes des contradictions économiques
         Daumier, La série de caricature Nos bons bourgeois
1847 : Marx et Engels, Manifeste du communisme

Science et techniques

De 1815 à 1847

1819 : Le premier bateau à vapeur, le Savannah traverse l'atlantique
 Ricardo, Principe de l'économie politique et de l'impôt
1822 : Fresnel met au point sa théorie ondulatoire de la lumière
1824 : Mac Cromik invente la moissonneuse mécanique
1830 : Thimmonier invente la machine à coudre
1831 : Dal Negro invente le premier moteur électrique
1837 : Construction du chemin de fer Paris/St-Germain en Laye
1840 : Liebig, La chimie appliquée à l'agriculture
1841 : Loi de Joule sur l'énergie électrique

Source : Jacques Delorme, Chronologie des civilisations

11 février 2010

Annexes

Annexes

Biographies

 

 
 

C

 






Cabet 1788-1856

Etiennecabet
Cabet était un théoricien politique français, classé parmi les socialistes utopiques par Karl Marx et Friedrich Engels, qui lui opposent un socialisme scientifique.Il écrivit en 1840 Voyage en Icarie, description d'une cité idéale; et fonda en 1848 une communauté utopique du même nom, Icarie, sur les bords de la rivière Rouge, au Texas.

 

 * « — Est-il possible de substituer brusquement la communauté au système de l'inégalité et de la propriété ? — Non; un régime transitoire est indispensable.

— Quel régime transitoire ? — Un régime qui, tout en maintenant la propriété, détruise le plus tôt possible la misère et progressivement l'inégalité de fortune et de pouvoir ; qui forme, par l'éducation, une et plusieurs générations pour la communauté ; qui donne d'abord la liberté de discussion et d'association, et qui donne aussi le suffrage universel.

— Pourquoi ne pas supprimer tout de suite la propriété ? — Parce que les propriétaires n'y consentiraient pas, et qu'il faut à tout prix éviter la violence ; parce que d'ailleurs il est matériellement impossible d'exécuter instantanément les travaux nécessaires pour la communauté.

— Quelle est la durée de ce régime transitoire ? — 30, ou 50, ou 100 ans, suivant les pays.

— C'est bien long ! — C'est vrai ; mais il est absolument impossible de faire autrement ; et d'ailleurs le bonheur se fera sentir de suite et croîtra chaque jour, dès qu'on aura adopté le système transitoire et le principe du système de la communauté. (…) »

 * Contrairement à Charles Fourier qui refuse la société industrielle, Cabet envisage « (…)une communauté où les machines joueraient le rôle des travailleurs et où l'homme serait affranchi de tout esclavage. »

 * L'Icarie, selon Cabet, est une République basée sur le suffrage universel, qui établit une planification annuelle de la production, réglementant toutes les activités. La structure en est rigoureusement égalitaire.

 « Comme tout le monde ne peut être médecin, pour que les uns veuillent être cordonniers, il faut que les cordonniers soient aussi heureux et contents que les médecins. »

Source : Wiki

F

Charles Fourier 1772/1837
Hw_fourier

 

Philosophe français, fondateur de l’Ecole sociétaire, considéré par Karl Marx et Engels comme une figure du « socialisme critico-utopiste ». Il pose en 1808 les bases d'une réflexion sur une société communautaire dans son ouvrage Théorie des quatre mouvements et des destinées générales, qu’il poursuivit sous forme d’un grand traité dit de l’Association domestique et agricole. Cet ouvrage monumental est publié, bien qu’inachevé, en 1822. Dans le but d’être mieux compris, il se contraignit ensuite à rédiger un résumé de sa théorie, intitulé Le Nouveau Monde industriel et sociétaire, qu’il publie en 1829. Cette école (sociétaire) publie le Phalanstère, partiellement théorisé par Fourier.
Dans la théorie de Charles Fourier, le phalanstère est une sorte d'hôtel coopératif pouvant accueillir 400 familles (environs 2 000 membres) au milieu d'un domaine de 400 hectares où l'on cultive les fruits et les fleurs avant tout. Fourier décrira à loisir les couloirs chauffés, les grands réfectoires et les chambres agréables. (Les phalanstères ont fait l'objet de tentatives d'application nombreuses en France et aux États-Unis, mais à l'exception notable du familistère de Guise, toutes ont échoué plus ou moins rapidement. Mais après 1968, l'idée a stimulé certaines initiatives, notamment la communauté de Longo Mai en Provence).

La quête de Fourier est celle d’une harmonie universelle. Il présente sa théorie comme résultant d’une découverte scientifique dans le domaine passionnel, parachevant la théorie de la gravitation d’Isaac Newton dans le domaine matériel. Dans le cadre de cette théorie dite de l’Attraction passionnée, l’univers serait en relation avec les passions humaines, qu’il reflèterait. Ainsi déclare-t-il possible de s’informer sur les situations passionnelles humaines en observant notamment les animaux et les plantes terrestres, et en appliquant à ces observations un raisonnement analogique dont il donne quelques clés.

source : Wiki

 

 
 

P

 





Pierre Proudhon 1809-1865

proudhon

 

Né à Besançon d’un père garçon brasseur et d’une mère cuisinière, Proudhon est placé comme bouvier avant de rentrer, à dix ans, comme boursier au collège royal de Besançon où ses études sont brillantes, mais interrompues pour des raisons financières. Il multiplie alors les emplois précaires (typographe, artisan imprimeur), travaille dans une entreprise de navigation fluviale et découvre les rouages de l’entreprise et de la bureaucratie. Issu de la misère, il se définit comme un " aventurier de la pensée et de la science " et il est le premier à concevoir et à appliquer le concept de socialisme scientifique (Premier mémoire sur la propriété, 1840) fondé sur " une science de la société méthodiquement découverte et rigoureusement appliquée ". Soucieux du respect de la diversité des êtres, il appuie son antisystème sur l’anarchie, c’est-à-dire la négation de l’autorité de l’homme sur l’homme et revendique dans le même esprit l’anticapitalisme (" négation de l’exploitation de l’homme par l’homme "), l’anti-étatisme (" négation du gouvernement de l’homme par l’homme ") et l’antithéisme (" négation de l’adoration de l’homme par l’homme ").
Il les développe dans de nombreux ouvrages parmi lesquels Création de l’ordre (1843), La Justice (1858), Théorie de la propriété (1865), La Capacité politique ainsi que dans de multiples articles dans les trois journaux qu’il a créés qui rencontrent un vif écho dans les classes populaires, annoncent le travaillisme et influencent Engels et Marx ; ce dernier le tenait en 1842 pour " le penseur le plus hardi du socialisme français ". Son influence dépasse largement les frontières et se répand dans toute l’Europe.
 

Source : http://expositions.bnf.fr/utopie/cabinets/rep/bio/8.htm


 

 
 


 

 
 

S

 

 





St-Simon 1760/1825

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Il fut disciple d'Alembert (et donc très marqué par l'esprit encyclopédique). Tout en étant d’emblée impliqué dans l’ère industrielle naissante : il n’hésite pas à étendre le libéralisme dont il a déjà fait preuve pendant la Révolution à la société et au progressisme intellectuel.Saint-Simon met en place une théorie des classes sociales dans laquelle il oppose une majorité de travailleurs exploitée et une minorité d’exploiteurs que sont les oisifs, les propriétaires-rentiers et plus généralement tous ceux qui n’entreprennent pas. Il expose sa conception sociale dans plusieurs publications de fortune diverse et particulièrement dans Le Système industriel en 1821 et Le Catéchisme des industriels en 1823. Il considère que l’age d’or est à venir et à trouver dans la perfection de l’ordre social qui passera par une forme de capitalisme qui créera une abondance de richesse profitant à tous.
Gouverner n’est plus une propriété et la politique devient un aspect du système économique. L’approche socialiste de Saint-Simon se remarque particulièrement dans la tendance à l’organisation et à la planification, notamment dans un " projet d’amélioration générale du territoire de la France " : son objectif est l’élévation morale du prolétariat grâce à une organisation des richesses par les capitalistes eux-mêmes.La conception de Saint-Simon annonce les thèmes fondamentaux de la doctrine socialiste développée aux XIXe et XXe siècles : il meurt en 1825 et le rayonnement de ses idées est alors encore modeste, mais les saints-simoniens vont reprendre et conduire plus loin ses concepts, en France et au-delà des frontières.

Source : http://expositions.bnf.fr/utopie/cabinets/rep/bio/9.htm

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11 février 2010

Sommaire

Sommaire

En partant de la fin ...

-Cours n°1 : Aux origines de l'industrialisation

-Annexes

-Chronologie du siècle (en fonction des sujets traités).

Lexique



 

 

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